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SECONDE MOITIÉ DU XVI° SIECLE 2oi
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situation inspirait à un ministre protestant, homme de grande valeur, nommé François Bauduin. Ce .personnage, ancien avocat d'Arras, qui avait pris part au fameux colloque de Poissy, écrivait à Philippe II, en 1566 : « C'est une chose presque incroyable combien de dommage ont apporté les perséqutions de quarante ans ença à la drapperie, sayterieet tapisserie, lesquels mestiers, comme propres et particuliers à ces Pays-Bas, l'on a chassé par ce moyen vers les François, Anglois et autres nations. Je laisse à parier d'une infinité d'autres bons et proufitables mestiers qui se sont retirez én pays estrangés pour jouyr de. la liberté de leurs consciences. »
Aux pays qui avaient servi de refuge à ses coreligionnaires fugitifs Je ministre protestant aurait pu ajouter quelques années plus tard les provinces des Pays-Bas, soustraites à la domination espagnole par Guillaume Ie Taciturne. Celles-ci durent, en effet, à l'émigration de leurs voisins la naissance de plusieurs ateliers de haute lice.
Delft. —- Nous avons signalé la pièce conservée à l'hôtel de ville de Leyde, sur laquelle est figuré le siège de cette ville en 1574. Cette tapisserie, fort riche, rehaussée d'or et de soie, sortait de l'atelier d'un Flamand établi à Delft, nommé Josse Lanckeert; elle fut exécutée en 1587 et payée 264 florins. Hans Liefrinck en avait fourni le carton.
Le peintre historien Carel van Mander travailla fréquemment pour les ateliers de Delft, dont la réputation était telle, au commencement du xvuc siècle, que leurs productions étaient exportées en Angleterre, en Danemark, en Pologne et. dans des pays fort éloignés.
Les ouvrages de François Spierinck étaient estimés par - dessus tous les autres. On a vu plus haut que les Anglais avaient eu recours à ce maître fameux pour la traduction des scènes représentant leurs glorieux succès sur l'Armada de Philippe II. Spierinck parait, en effet, s'être fixé à Delft vers la fin du xvie siècle. Les états généraux lui achetèrent souvent des tentures de grand prix pour les offrir en présent à des personnages de marque dont ils recherchaient l'appui. Cest ainsi qu'ils envoyèrent une suite de tapisseries au grand chambellan d'Angleterre en 1610, une autre à l'épouse de l'électeur palatin en 1613, et une troisième au grand chambellan de Danemark en 1615. Il n'est pas besoin d'insister
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